Depuis la fin du XXe siècle, quatre partis politiques majeurs sont présents. Le Kuomintang est au pouvoir de 1950 à 2000. Le Parti démocrate progressiste (Minjindang) gagne les élections en 2000 et conserve sa place à la suite du scrutin de 2004. Jusqu'à la fin des années 1980, les principaux responsables politiques taïwanais étaient pratiquement tous recrutés au sein de la minorité des héritiers de la défaite de 1949, au détriment des Taïwanais de souche. Alors que le président Chiang Ching-kuo décède en 1988, son vice-président, Lee Teng-hui, lui succède ; ce dernier est alors le premier Taïwanais de souche à accéder au rang de président de la république[32].
En 2008, de nouvelles élections ramènent au pouvoir le Kuomintang. Les deux autres partis d'importance sont le Parti du peuple d'abord (Qinmindang, allié au Kuomintang dans la coalition pan-bleue) et l'Union pour la solidarité de Taïwan, partenaire du Minjingdang au sein de la coalition pan-verte. Le candidat du Kuomintang est réélu en janvier 2012 et obtient la majorité au parlement.
Le 16 janvier 2016, Tsai Ing-wen, candidate du Parti démocrate progressiste (PDP) remporte l'élection présidentielle ec 56,12 % des voix et devient la première femme à la tête de l’État. Son parti remporte dans le même temps les élections parlementaires en obtenant 68 des 113 sièges du Yuan législatif. En janvier 2020, elle est réélue et son parti conserve la majorité au parlement. Le Kuomintang, parti historique, reste dans l'opposition. En 2024, elle ne peut se représenter à cause de la limite à 2 mandats. Son vice-président Lai Ching-te est élu ec une majorité relative et le PDP perd sa majorité au parlement.
Les relations ec la Chine continentale sont une des préoccupations prioritaires de la politique de Taïwan pour des raisons historiques, sociologiques (de nombreux Taïwanais ont leur famille ou traillent sur le continent) et géographiques.
La question de l'indépendance formelle de Taïwan vis-à-vis de la république populaire de Chine est épineuse mais centrale au sein de la société. La classe politique doit en effet conjuguer les pressions de Pékin qui cherche une réunification et le sentiment de la population qui se veut plus distant de cette idée. Un sondage du 30 mai 2016[33] mené par le Taiwan Indicators Survey Research indique en effet que 52,6 % des habitants seraient forables à une indépendance officielle, 30,9 % y seraient opposés et 16,5 % seraient indécis. La proportion des personnes forables à l'indépendance est encore plus forte chez les 20-29 ans et s'élève à 72 %, ce qui représente un réel défi pour les relations entre la république populaire de Chine et les autorités de Taïwan dans les années à venir.
Institutions Palais présidentiel.Le Yuan exécutif.Le Yuan législatif.L'administration de la république de Chine est organisée selon trois niveaux :
le niveau central ; le niveau provincial ; le niveau de district et municipal.Au niveau central la séparation des pouvoirs est assurée par la présidence de la République et les cinq Yuans :
le Yuan exécutif ; le Yuan législatif ; le Yuan judiciaire ; le Yuan des Examens ; le Yuan de contrôle.Les prérogatives de l'Assemblée nationale (établie en 1947 par la Constitution de la république de Chine et transplantée à Taïwan en 1949) ont été progressivement transférées au Yuan législatif. L'Assemblée nationale a officiellement été supprimée en 2005.
Subdivisions de la république de Chine Article détaillé : Administration territoriale de la république de Chine.Depuis 2014, la république de Chine est divisée en six municipalités spéciales, trois villes de niveau provincial et 13 comtés, dont trois ne sont pas situés sur l'île de Taïwan (comtés de Penghu, de Kinmen et de Lienchiang). À part les six municipalités spéciales qui sont dirigées directement par l'administration centrale, le reste de ses subdivisions administratives est théoriquement réparti sur deux provinces : celle de Taïwan et celle du Fujian. Or, la Constitution amendée en 1996 a abrogé largement l'autonomie des provinces et leurs fonctions ; les lois concernant l'autonomie des provinces et des comtés ont été abolies. Dès lors, les lois du gouvernement local sont entrées en vigueur et les comtés sont désormais contrôlés par le ministère de l'Intérieur.
Statut Article détaillé : Statut de Taïwan. Région dirigée par le gouvernement de la république de Chine[34].La Constitution de la république de Chine dispose qu’elle est le seul gouvernement légal de la Chine (vue comme une entité incluant Taïwan et la Chine continentale). Toutefois, depuis les années 1990, Taïwan ne réclame plus la souveraineté sur le continent[35].
Taïwan est un État indépendant de facto, sans que l’indépendance ait jamais été officiellement proclamée[36],[37]. Sujet politique par excellence, les différents partis (coalition pan-bleue, coalition pan-verte et d'autres partis) de l’île se définissent principalement par rapport à cette question.
Dans le cadre de la politique d'une seule Chine, la république populaire de Chine considère Taïwan comme sa 23e province. Elle gère ses relations ec les « autorités de Taïwan » via le bureau des affaires taïwanaises. De nombreux pays reconnaissent la « politique d’une seule Chine » de Pékin, en raison de son importance économique et des pressions qu'elle exerce pour isoler Taïwan sur la scène internationale. Ces pressions ont entraîné, par exemple, l'exclusion de Taïwan de l’Organisation mondiale de la santé, ce qui a posé des problèmes lors de crises sanitaires mondiales comme celles du SRAS en 2003[38] ou de la Covid-19 en 2020[39].
À la suite des manifestations de 2019-2020 à Hong Kong, Tsai Ing-wen (蔡英文), présidente de Taïwan, affirme son opposition à la formule « un pays deux systèmes » que la république populaire de Chine veut imposer à Taïwan pour justifier une réunification[40].
Place dans les instances internationales Article détaillé : Taipei chinois.Taïwan souhaite réintégrer en son nom propre les Nations unies dont elle a été exclue le 23 novembre 1971 (ainsi que de toutes les organisations qui en dépendent) au profit de la république populaire de Chine, supposée désormais la représenter à l'international. Toutes ses tentatives de réintégrer l’organisation ont été refusées par l’ONU, du fait de la politique d'une seule Chine imposée par la république populaire de Chine[41], et du fait que Taïwan n'a jamais proclamé son indépendance officiellement. Se considérant toujours comme la même entité juridique depuis 1912, elle fait même partie des membres fondateurs en 1945, ce qui rend une réadhésion juridiquement compliquée en l'état. Le problème juridique est que la Chine communiste ne se proclame pas en tant que nouvel État chinois fondé en 1949 mais revendique bien la continuité unique ec la Chine impériale disparue en 1912, écartant l'autre république rivale de la chronologie et reprenant à son compte tous les engagements signés entre 1912 et 1949.
Un référendum national taïwanais concernant la réadhésion à l'ONU a été organisé en mars 2008 en même temps que l'élection présidentielle. Environ 95 % des votants étaient forables à une adhésion à l'ONU, que ce soit sous le nom de Taïwan ou sous tout autre nom qui conviendrait aux instances internationales[42], mais ce référendum fut un échec du fait d'une trop faible participation : seuls 35,8 % des électeurs ont participé au vote alors qu'il aurait fallu un minimum de 50 % de votants pour que le référendum fût considéré comme valide.
Taïwan dispose toutefois du statut d’observateur ou de membre associé auprès de vingt autres organisations intergouvernementales et structures affiliées, telles que l'OMC, l'APEC, l'OCDE, la BID ou encore la BERD.
Taïwan ne fait plus partie du FMI depuis son éviction par la république populaire de Chine en 1980[43].
De 2009 à 2016 (année de l’élection démocratique de l'indépendantiste Tsai Ing-wen), Taïwan était invité chaque année en tant qu'observateur à l'Assemblée mondiale de la santé, l'organe décisionnel de l'OMS qui dépend des Nations unies[44],[45].
Relations internationalesPour un article plus général, voir Géopolitique de l'Indo-Pacifique.
Relations diplomatiques en cours Article connexe : Représentations diplomatiques de Taïwan.Seuls douze États — onze membres de l’Organisation des Nations unies et un non-membre (le Vatican) — ont des relations diplomatiques officielles ec Taïwan[46] :
Belize (1989) Eswatini (1968) Guatemala (1960) Haïti (1956) Îles Marshall (1998) Palaos (1999) Paraguay (1957) Saint-Christophe-et-Niévès (1983) Sainte-Lucie (1984–1997, 2007) Saint-Vincent-et-les-Grenadines (1981) Tuvalu (1979) Vatican (1942)Cependant, en pratique, la plupart des pays, y compris la république populaire de Chine, ont des relations diplomatiques officieuses ec Taïwan, certains par le biais de bureaux de représentation faisant office de consulats[47].
En revanche, certaines institutions infra-étatiques ont des relations internationales importantes ec Taïwan. C'est le cas de la Région flamande (entité fédérée du royaume de Belgique), qui a conclu un accord pour étendre la coopération sur l’économie numérique, la sécurité des réseaux et d’autres domaines d’intérêt mutuel ec Taïwan le 19 janvier 2022[48].
En février 2023, cinq parlementaires suisses se rendent à Taïwan pour rencontrer la présidente[49].
Anciennes relations diplomatiques rompuesEn janvier 2008, le Malawi a choisi de rompre ses relations ec Taïwan au profit de la république populaire de Chine[50]. Il entretenait des relations diplomatiques ec Taïwan depuis 1966.
Le 14 novembre 2013, la Gambie choisit de rompre aussi ses relations ec Taïwan après dix-huit ans de relations diplomatiques entre les deux pays[51]. En décembre 2016, Sao Tomé-et-Principe rompt ses relations ec la république de Chine, au profit de la république populaire de Chine[52],[53]. Ces relations ec le gouvernement taïwanais étaient alors établies depuis 1997[54].
En juin 2017, Panama décide de rompre ses relations ec Taïwan au profit de la république populaire de Chine. Il entretenait des relations diplomatiques ec Taïwan depuis 1954[55].
Le 1er mai 2018, la République dominicaine rompt ses relations diplomatiques au profit de la république populaire de Chine. Les deux pays entretenaient des relations depuis 1957[56]. Le 24 mai 2018, le Burkina Faso annonce par l'intermédiaire de son ministre de l'Intérieur la rupture de ses relations ec Taïwan, après 24 ans de coopération[57]. Le 21 août 2018, Taïwan annonce la rupture de ses relations diplomatiques ec le Salvador, anticipant ainsi l'ouverture des relations de ce dernier ec les autorités de Pékin. Les deux pays entretenaient des relations diplomatiques depuis 1961[58]. Le 16 septembre 2019, Taïwan annonce la rupture de ses relations diplomatiques ec les îles Salomon à la suite de l'annonce de cet État du transfert de ses représentations en république populaire de Chine[59],[60]. Le 20 septembre 2019, les Kiribati rompent leurs relations ec Taipei. Taïwan annonce un retour immédiat des diplomates en poste sur l'archipel[61].
Le 9 décembre 2021, le Nicaragua annonce établir des relations ec Pékin et rompre celles ec Taïwan, annonçant du même coup considérer « Taïwan comme une partie inaliénable du territoire chinois »[62]. Le 27 mars 2023, le Honduras établit à son tour des relations diplomatiques ec la Chine populaire, mettant fin à celles ec Taïwan[63].
Le 15 janvier 2024, Nauru annonce rompre ses relations diplomatiques ec la république de Chine, au profit de la république populaire de Chine ; cet événement intervient deux jours après l'élection présidentielle taïwanaise de 2024, ayant conduit à l'élection du candidat du DPP Lai Ching-te[64].
Forme internationale du nom Tsai ec Horacio Cartes, président du Paraguay, le 28 juin 2016.Le nom officiel en français est république de Chine, chinois traditionnel : 中華民國 ; pinyin : Zhōnghuá Mínguó ; Wade : Chung-hua Min-kuo ; EFEO : Tchong-houa Min-kouo ; litt. « État du peuple de Chine » ; en tongyong pinyin Jhonghuá Mínguó ; en taïwanais Tiong-hoâ Bîn-ko.
Les fédérations sportives taïwanaises participent aux Jeux olympiques et aux compétitions sportives internationales sous l'appellation Chinese Taipei ou Taipei chinois (chinois simplifié : 中华台北 ; chinois traditionnel : 中華臺北 ; pinyin : Zhōnghuá Táibĕi), ec un drapeau spécifique, différent du drapeau de la république de Chine, en raison de l'interdit posé par la république populaire de Chine sur l'appellation « république de Chine ».
En chinois, ce nom est Zhōnghuá Táibĕi (中華台北 ; 中華 : lit. culture chinoise, 台北 : Taipei), « Taipei chinois » ; mais la république populaire de Chine utilise Zhōngguó Táibĕi (中國台北), littéralement « Taipei, Chine », plaçant l'île au même niveau que les régions administratives spéciales de Hong Kong et de Macao dénommées en anglais, notamment sur les timbres-poste, Hong Kong, China, et Macau, China.
Néanmoins, le nom Taïwan était utilisé en chinois pour désigner la préfecture de Taïwan, au XVIIe siècle, jusqu'aux guerres nationalistes du XXe siècle (bien que durant cette période le nom occidental de Taïwan fût Formose, celui des colonisateurs portugais et néerlandais)[65]. Officiellement, le nom Taïwan est utilisé par le Centre d'informations Internet de Chine, créé en 1997[66].
Revendications territoriales Territoires contrôlésTerritoires revendiquésEn haut, par la république de Chine (dont les revendications révolues, telle la Mongolie).En bas, par la république populaire de Chine. Disputes et revendications territoriales de la république de Chine (dont les revendications révolues). À titre de comparaison, les territoires revendiqués par la république populaire de Chine.La république populaire de Chine se réclame comme étant le seul gouvernement légitime de la Chine et revendique tous les territoires administrés par Taïwan comme faisant partie de son territoire. Réciproquement, la république de Chine, aux termes de sa constitution, revendique non seulement les territoires actuellement administrés par la république populaire de Chine[67], mais également ceux revendiqués au moment de la révolution chinoise de 1911, qui étaient ceux de l'empire Qing qu'elle a renversé.
Cela inclut des territoires frontaliers, selon elle historiquement territoires chinois, dont l'Aksai Chin actuellement administré par la république populaire de Chine (également revendiqué par l'Inde), l'est du Bhoutan, l'Arunachal Pradesh (également revendiqué par la république populaire de Chine), une partie du nord de la Birmanie, le Haut-Badakhchan au Tadjikistan et le Badakhchan afghan, la partie administrée par la Russie de l'île Heixiazi, le Touva, et soixante-quatre villages à l'est de la rivière Heilongjiang en Russie. Cependant, le gouvernement de la république de Chine ne poursuit plus activement ces revendications à l'heure actuelle.
La république de Chine revendique également des îles dans la mer de Chine méridionale sur la même base que ses autres revendications. Cependant, contrairement à ses revendications sur le continent, le gouvernement de la république de Chine poursuit et défend activement ses revendications sur ces îles. Elles incluent l'intégralité des îles Spratleys, des Paracels, le banc Macclesfield et le récif de Scarborough. Ces îles sont administrées par un certain nombre de gouvernements autour de la mer de Chine méridionale. La république de Chine revendique également les îles Diaoyutai, actuellement administrées par le Japon qui les nomme îles Senkaku.
À la suite du traité d'amitié et d'alliance sino-soviétique signé en 1945, l'indépendance de la Mongolie (aussi appelée Mongolie-Extérieure à Taïwan) est reconnue par la république de Chine le 5 janvier 1946. En février 1953, le gouvernement de la république de Chine, réfugié à Taïwan après la défaite du Kuomintang en 1949, revient sur cette reconnaissance et considère de nouveau la Mongolie comme faisant partie de la Chine[68].
Depuis le début du XXIe siècle, plusieurs gestes politiques indiquent que Taïwan renonce à ses revendications sur le Tibet et la Mongolie. Les deux visites à Taipei du dalaï-lama, en 1997 et 2001, sont traitées comme des affaires internationales ne relevant pas de la commission ministérielle. En 2002, Taïwan et la Mongolie signent un protocole d’accord pour l’échange de bureaux de représentation[69]. Un mouvement en direction d'une reconnaissance légale de la Mongolie s'engage en 2003[70]. En 2003, le gouvernement indépendantiste taïwanais procède au démantèlement de la commission ministérielle des Affaires mongoles et tibétaines, dont les fonctions sont transférées à la Fondation des échanges Taïwan-Tibet nouvellement créée, qui sert de canal de communication semi-officiel entre Taipei et le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, en Inde. Une déclaration de 2012 du Conseil des affaires continentales (en) réaffirme que Taïwan prend acte que la Mongolie est reconnue comme un pays indépendant par la communauté internationale[71]. En 2017, le journal Liberty Times (en) rappelle que la république de Chine ait déjà reconnu l'indépendance de la Mongolie quand la Constitution a été promulguée en 1946[72].
Tsai Ing-wen est élue présidente en 2016, et réélue en 2020. « Tout comme sa formation politique, le Parti démocratique progressiste, qui milite traditionnellement pour l’indépendance, Tsai Ing-wen rejette le principe de l’unité de l’île et du continent au sein d’une même Chine »[73].
Armée Article détaillé : Armée de la république de Chine. L'exercice Han Kuang est un exercice militaire annuel effectué par les Forces armées de la république de Chine en préparation d'une éventuelle attaque de la république populaire de Chine. Un ion de chasse taïwanais F-16 vole à côté d'un bombardier chinois H-6 (en haut) dans l'ADIZ de Taiwan.L'Armée de la république de Chine trouve ses origines dans l'Armée nationale révolutionnaire, établie par Sun Yat-sen en 1925 dans la province du Guangdong afin de réunifier la Chine sous le Kuomintang. Lorsque l'Armée populaire de libération a remporté la guerre civile chinoise, une grande partie de l'Armée nationale révolutionnaire s'est repliée à Taïwan ec le gouvernement. Elle fut ensuite réformée pour devenir l'Armée de la république de Chine. Les unités qui se sont rendues et sont restées en Chine continentale ont été soit dissoutes, soit intégrées à l'Armée populaire de libération.
De 1949 aux années 1970, la mission principale de l'armée taïwanaise était de « reprendre la Chine continentale » dans le cadre du projet de Gloire nationale. Étant donné que cette mission a évolué pour ne plus inclure une attaque directe en raison de l'augmentation massive de la force relative de la république populaire, l'armée de république de Chine a commencé à accorder dantage d'importance à la force aérienne et à la marine. Le contrôle des forces armées est également passé entre les mains du gouvernement civil[74],[75].
Depuis les années 1990, la république de Chine a entrepris une série de plans de réduction des effectifs militaires, dont le Jingshi An (programme de rationalisation), qui a permis de réduire ses forces militaires d'un effectif de 450 000 en 1997 à 380 000 en 2001[76]. En 2021 , l'effectif total des forces armées est plafonné à 215 000, ec un taux d'encadrement de 90 % pour les militaires volontaires[77]. La conscription reste universelle pour les hommes qualifiés atteignant l'âge de dix-huit ans, mais dans le cadre des efforts de réduction, beaucoup ont l'opportunité de remplir leur obligation de service militaire par le biais du service alternatif et sont dirigés vers des agences gouvernementales ou des industries liées à la défense[78]. Taïwan a réduit le service militaire obligatoire à quatre mois en 2013, mais le prolongera à un an en 2024[79],[80]. Le nombre de réservistes militaires est d'environ 2,5 millions, dont 300 000 réservistes de première vague en 2022[81]. Les dépenses de défense de Taïwan en pourcentage de son PIB sont passées sous la barre des trois pour cent en 1999 et ont continué à diminuer au cours des deux premières décennies du XXIe siècle[82],[83]. En 2013, le gouvernement de la république de Chine consacrait environ deux pour cent du PIB à la défense et n'a pas réussi à augmenter cette dépense jusqu'au niveau de trois pour cent du PIB proposé[84],[85],[86]. En 2022, Taïwan a proposé de consacrer 2,4 pour cent du PIB prévu aux dépenses de défense pour l'année suivante, restant ainsi en dessous de trois pour cent[87].
En 1954, la république de Chine et les États-Unis signent le traité de défense mutuelle sino-américain et établissent le commandement de défense Taïwan-États-Unis. Environ 30 000 soldats américains étaient stationnés à Taïwan, jusqu'à ce que les États-Unis établissent des relations diplomatiques ec la république populaire de Chine en 1979[88]. Le Taiwan Relations Act est adopté le 10 ril 1979 par le Congrès des États-Unis après l'établissement de relations diplomatiques entre la république populaire de Chine et les États-Unis. Dans ce pacte, il est notamment question de la vente d'armes entre les États-Unis et Taïwan. Ce type de relation commerciale ec les États-Unis est la source de tensions croissantes ec la république populaire de Chine. En effet, celle-ci considère ces échanges comme une volonté d'ingérence de la part des États-Unis dans ses affaires internes. Les États-Unis continuent de fournir des armes de défense à Taïwan en vertu de la loi sur les relations ec Taïwan[89]. Fin 2024, le président américain Joe Biden approuve une aide militaire de 571 millions de dollars (articles et services militaires afin de fournir une assistance)[90].
Par le passé, la France et les Pays-Bas ont également vendu des armes et du matériel militaire à la république de Chine, mais ces ventes ont presque cessé dans les années 1990 sous la pression de la république populaire de Chine[91],[92]. La France a vendu des frégates de la classe La Fayette, des ions Dassault Mirage 2000 et des missiles à Taïwan. La vente en 1991 de frégates par Thomson-CSF, aujourd'hui Thales, a fait l'objet d'une suspicion de rétro commissions. La marine taïwanaise a décidé de moderniser les frégates La Fayette en les équipant d'un nouveau système de missiles lance-leurres. Le marché, d'un montant d'environ 25 millions d'euros, a été confié à DCI.DESCO, consultant en défense français. L'opération est prévue d'ril à janvier 2023[93].
Il n'y a aucune garantie dans la loi sur les relations ec Taïwan ou dans tout autre traité que les États-Unis défendront Taïwan, même en cas d'invasion[94]. À plusieurs reprises en 2021 et 2022, le président américain Joe Biden a déclaré que les États-Unis interviendraient si la Chine tentait d'envahir Taïwan[95],[96],[97],[98]. Cependant, lorsque des responsables de la Maison-Blanche ont été interrogés sur cette déclaration, ils ont insisté sur le fait que la politique américaine concernant Taïwan n'ait pas changé[99],[100]. La déclaration commune sur la sécurité entre les États-Unis et le Japon, signée en 1996, peut impliquer que le Japon serait impliqué dans toute réponse. Cependant, le Japon a refusé de stipuler si la « zone entourant le Japon » mentionnée dans le pacte inclut Taïwan, et l'objectif précis du pacte n'est pas clair[101]. Le traité de sécurité entre l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis (ANZUS Treaty) pourrait signifier que d'autres alliés des États-Unis, comme l'Australie, pourraient théoriquement être impliqués[102],[103]. Bien que cela risque de porter atteinte aux liens économiques ec la Chine[104], un conflit concernant Taïwan pourrait entraîner un blocus économique de la Chine par une coalition plus large[105],[106],[107],[108],[109].
SociétéEn 2022, Taïwan est classé 14e sur l'indice de liberté humaine (en) établi par le Cato Institute, l'institut Fraser et la Fondation Friedrich-Naumann pour la liberté (12e pour la composante relative à la liberté des personnes et 24e pour les libertés économiques ; les scores portent sur l'année 2020)[110].
La participation des femmes à la vie politique figure parmi les meilleures au monde.
En mai 2019, Taïwan devient le premier pays d'Asie à légaliser le mariage homosexuel[111]. En mai 2020, la Cour constitutionnelle taïwanaise dépénalise l'adultère[112].
Taïwan pratique la peine de mort. Trente-cinq prisonniers ont été exécutés depuis 2010, date à laquelle Taïwan a repris les exécutions après une interruption de quatre ans[113].
Éducation Taux d’alphabétisation (au-dessus de 15 ans) : 98,5 % (2014). Budget de l’éducation : 19 % des dépenses publiques, soit 4,5 % du PIB (2008). Instituts d’enseignement supérieur : 162 (147 universités et 15 lycées professionnels). Effectifs étudiants : 1,3 million dont 181 000 en programme de master et 33 000 en programme de doctorat. Étudiants taïwanais à l’étranger[e] (2009) : 33 629, dont 6 859 dans l'Union européenne et 15 594 aux États-Unis.