Ils passent beaucoup de temps dans les salles obscures pour le trail. Tout au long de l'année, ils partagent leurs coups de gueule et leurs coups de coeur ec vous. C'est au coeur que j'ai fait appel pour cette sélection de fin d'année. Quel film retiendront-ils de la très riche production de 2025.
Publicité 🎬Le choix de Rebecca Manzoni : "L'Agent secret" de Kleber Mendonça FilhoRebecca Manzoni est aux commandes d'une émission culte qui fête cette année ses 70 ans : Le Masque et la Plume. Chaque semaine elle recueille les critiques plus ou moins acérées des camarades qui l'entourent. Et la critique est rarement unanime, ce qui fait le sel de ce petit théâtre.
L'histoireNous sommes en 1977, sous la dictature brésilienne, Marcelo se rend à Récife pour revoir les siens, son petit garçon en particulier. Marcelo est en fuite, sous couvert d’une double identité. Il ne sait pas se servir d’une arme mais il est menacé pour des raisons qui nous seront révélées au deux - tiers du film.
"Kleber Mendonça Filho réussit à tisser un thriller, un film gore, un propos politique (cette dictature des années 70 et le Brésil de Jair Bolsonaro ont des points communs) et des références populaires, ec un hommage au cinéma, à la salle et aux Dents de la mer en particulier ! Le film a remporté deux prix à Cannes (interprétation pour Wagner Moura, chirant, et prix de la mise en scène pour Kleber Mendonça Filho.) C’est mon film de 2025... en salles au seuil de 2026 ! Il ne faudrait surtout pas que les rétros et autres tops ne l’oublient en raison de cette sortie tardive. Bref, courez – y."
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Totémic
🎬Les choix de Laurent Delmas : "Nouvelle Vague" et "Miroirs N°3"Petit traitement de feur pour le monsieur cinéma de la chaine, je lui ai accordé le droit de choisir deux films.
"Nouvelle Vague" de Richard Linklater"Un film en noir et blanc réalisé par un cinéaste américain sans star et qui raconte l’histoire du tournage d’un film du siècle passé ? Évidemment, sur le papier, on pouvait émettre quelques doutes ant de découvrir "Nouvelle Vague". Mais c’était sans compter sur le charme toujours aussi puissant de "A Bout de Souffle" de Godard auquel Linklater rend un vibrant hommage. Sans jamais tomber dans une nostalgie mortifère ou funèbre. Tout au contraire, le film, de bout en bout, célèbre le cinéma, son énergie, ses acteurs. C’est littéralement une ode à la vitalité et à l’énergie du 7è Art.En racontant À bout de souffle dans le style même de la Nouvelle Vague, il rend hommage à une époque, à une bande et à une énergie créatrice. Un film lumineux, à la fois témoignage et manifeste, qui lance un appel vibrant : faites du cinéma, soyez des enturiers."
Miroirs N°3 de Christian Petzold"Présenté lors du dernier festival de Cannes, le nouveau film du talentueux cinéaste allemand Christian Petzold est passé quelque peu inaperçu, y compris lors de sa sortie en salles. Raison de plus pour reparler de cette œuvre forte et délicate à la fois, portée par un superbe duo d’actrices : Paula Beer et Barbara Auer. Soit la rencontre étrange et fascinante de deux femmes dans une maison hantée par un fantôme virtuel et des secrets de famille."
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On aura tout vu
🎬Le choix de Quentin Lhui : "F1" de Joseph KosinskiLes habitués de Zoom Zoom Zen le sent, Quentin Lhui aime le son des moteurs, surtout des grosses cylindrées. Parlez-lui de V6 turbo, d'Interlagos, de Tamburello ou d'Abou Dabi 2021 et vous verrez son oeil s'allumer. Son choix de film ne vous étonnera donc pas.
L'histoireSonny Hayes (Brad Pitt) était le prodige de la F1 des années 90 jusqu’à son terrible accident. Trente ans plus tard, devenu un pilote indépendant, il est contacté par Ruben Cervantes (Jier Bardem), patron d’une écurie en faillite qui le convainc de revenir pour sauver l’équipe et prouver qu’il est toujours le meilleur. Aux côtés de Joshua Pearce (Damson Idriss), diamant brut prêt à devenir le numéro 1, Sonny réalise vite qu'en F1, son coéquipier est aussi son plus grand rival.Un duo mentor-élève qui porte vraiment le récit.
"En tant que fan de F1, j’ai trouvé que le film manquait parfois de crédibilité (quelques libertés, quelques incohérences qui sautent aux yeux quand on suit la discipline) mais il faut reconnaître que pour le grand public, c’est un pari réussi. Le personnage de Brad Pitt est particulièrement bien construit : sa jeunesse où il court contre Senna, l’accident qui brise tout, la descente aux enfers, les vices, le jeu… on voit se dessiner un pilote complexe, hanté, presque mythologique. Les détails comptent : les références au jeu sur son casque, la carte qu’il garde toujours dans sa poche, ce rituel de superstition qui sonne vrai pour quiconque suit la F1 de près.Les scènes de course, elles, sont impressionnantes, nerveuses, pensées comme une montée d’adrénaline et le film assume pleinement son côté “film d’action”, spectaculaire et très sensoriel.Bref : un film à voir pour vibrer, sans attendre une histoire renversante, mais ec le plaisir d’entrer dans un univers qui parle à tout le monde… même si les puristes repèrent les écarts."
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Complètement à la rue
🎬Le choix d'Alexis Demeyer : "Put Your Soul on Your Hand and Walk" de Sepideh FarsiPut Your Soul on Your Hand and Walk est le récit de près d’un an d’échanges à distance entre la réalisatrice Sepideh Farsi et une jeune femme, Fatma Hassona, qui vivait à Gaza. Le précédent film de Sepideh Farsi, "La Sirène", évoquait également une guerre, celle entre l’Irak et l’Iran, dans les années 1980.
"Ce documentaire poignant se concentre sur la relation que tisse à partir de 2024 la réalisatrice iranienne réfugiée en France Sepideh Farsi ec la photojournaliste palestinienne Fatma Hassona. Nous, spectateurs, sommes les témoins « privilégiés » de leur correspondance via WhatsApp, qui rend compte de la dégradation progressive des conditions de vie à Gaza.La jeune femme au sourire inoubliable ne verra jamais le résultat de son trail : son immeuble est bombardé le 16 ril dernier, au lendemain de l'annonce de la sélection du film au festival de Cannes. "Put your soul on your hand and walk" est précieux par la force de son sujet, mais également par son dispositif, d'une modestie et d’une audace remarquables, prouvant le grand talent de cinéaste de Sepideh Farsi, et la belle vitalité actuelle du cinéma du réel."
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Ciné mercredi
🎬Le choix de Vincent Josse : "Dites-lui que je l'aime" de Romane Borhinger"Ah le choix est cruel !". Oui, la vie est cruelle Vincent.Depuis quelques années déjà, Vincent Josse partage ec nous ses émotions culturelles, qu'elles soient scéniques ou cinématographiques.
"Pour un deuxième film, Romane Borhinger déploie une virtuosité peu commune. Elle parvient à tisser deux histoires intimes. Celle de Clémentine Autain qui a écrit sur la petite fille qu'elle était, souffrant de devoir vivre ec une mère alcoolique et défaillante et la sienne. Comme la députée, Romane Borhinger a perdu sa mère à l'adolescence. Elle a été surtout élevée par son père. Sa mère été emportée par la drogue à moins de quarante ans. La réalisatrice suit un chemin hasardeux entre les deux biographies mais trouve sa voie. Elle a recours à plusieurs genres cinématographiques, le documentaire, la fiction, l'enquête. Elle interroge des témoins, embarque son fils dans l'histoire, retrouve des photos, des films, des carnets de sa mère et les figures maternelles se dévoilent peu à peu. Mieux les connaître, c'est commencer à les comprendre et à consoler enfin la petite fille qui vit toujours en elles."
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Le grand atelier